« – Souvent, la mort passe chez moi. Une porte claque et elle se barre.

– Qu’est-ce qu’elle vient faire chez vous ?

– Je ne sais pas. Je me dis qu’elle trouve mon hall d’entrée à son goût. Un jour, peut-être qu’elle viendra jusqu’au salon ou dans mon cabinet. Ce sera mon heure. »

Qu’ont en commun Xavier, un ancien curé qui s’est reconverti en psy ; Sarah, qui a perdu le goût de vivre depuis que sa sœur s’est suicidée ; Ava, qui se met en danger pour se sentir vivante ; Léa, une enfant qui parle avec les morts ; Gloria qui veut mourir jeune pour laisser une belle image d’elle-même ; Henriette, qui veut qu’on l’euthanasie ; Lise, qui s’est fait avaler par l’océan, Aurore qui a peur de se perdre, Alice qui s’est perdue,  Léon qui pense qu’on veut le tuer et ne veut pas mourir, un superviseur qui s’avère être un ami étrange et un serpent qui se blesse pour survivre? Et qu’avons-nous en commun avec eux ?

Dans un monde où on nous demande de  « réussir à faire son deuil », de « trouver un sens à sa vie », d’être rentable, productif et heureux ; dans un monde où s’affiche sur les réseaux sociaux les moments de joie, de vacances, d’insouciance de chacun ; dans un monde où l’on doit toujours être « au top », quelle place donne-t-on encore à l’expression des doutes, des fragilités, de la tristesse? Quelle place donne-t-on à la vieillesse, au deuil ou aux idées suicidaires ? Et comment ne pas se sentir comme exclu de la fête quand on va moins bien ?

Ouroboros, c’est un spectacle qui interroge tant par sa forme que par son fond notre rapport à la vie, à la mort, à la perte, à la vieillesse, à la folie, à la vulnérabilité. Sur scène, 26 acteurs : 12 rôles fixes et 14 rôles « mouvants ». Chaque soir des acteurs prennent le risque d’inverser leurs rôle pour recréer un spectacle qui n’est jamais le même : un moment unique, toujours sur le fil, fragile, surprenant, inattendu, une moment de vulnérabilité partagée…autour d’un sujet souvent tabou et  qui pourtant nous concerne tous.